A la tribune, Gérard Chambon, délégué aux Affaires culturelles et Gérard Gendreau, directeur du cinéma, s’était entourés de Laure Tarnaud, déléguée générale de la Société des Réalisateurs de Films (SRF) et de Fabienne Hanclot, déléguée générale de l’Association Pour le Cinéma Indépendant et de Diffusion (ACID).
Après le discours d’introduction de Gérard Chambon, un panorama général de l’état du cinéma indépendant a été dressé et de sa difficulté à exister dans un cinéma marqué par une forte concentration de ce secteur d’activité.
Les points soulevés concernent :
- L’augmentation de la rotation des films en salle : les films restant à l’affiche moins longtemps le « bouche à oreille » moyen de promotion privilégié du cinéma d’auteur n’a plus le temps de se faire. Alors qu’il y a quelques années, un film réalisait 90% de ses recettes sur 1 an, il les réalise aujourd’hui sur 3 semaines. Les frais de promotions ont été multipliés par 150 en 10 ans essentiellement du fait des « blockbusters ».
- La concentration économique du secteur se joue en termes d’occupation des écrans (il y a 5000 écrans en France et certains films sortent à 1000 copies occupant ainsi 1/5ème des écrans) et d’occupation médiatique, ceci s’accentuant avec l’arrivée des filiales de chaînes télévisées dans la distribution.
- L’arrivée du numérique dans les salles de cinéma. La diffusion des films par satellite permet de diminuer les coûts pour le distributeur. L’équipement en numérique est très coûteux pour les salles. Certaines banques se sont proposés pour financer l’équipement numérique de certains réseaux mais en échange de contraintes de programmation et de diffusion de « hors-film » (opéra, football) pour rentabiliser leur investissement. Ces diffusions vont encore réduire la disponibilité des écrans pour le cinéma indépendant.
La fréquentation baisse au Cinéma Paul Eluard.
Les spectateurs présents ce soir-là semblent plutôt satisfaits de la programmation du cinéma. Des questions se posent cependant
- Faut-il resserrer la programmation sur des films plus Arts et Essais ou au contraire maintenir une véritable diversité ?
- Comment améliorer encore l’action culturelle pour accompagner les films moins « faciles » d’accès ?
- Comment les spectateurs peuvent-ils s’impliquer pour réfléchir à la programmation du cinéma ?
L’association des Amis du Théâtre et du Cinéma propose donc la création d’un groupe de réflexion autour de ces questions. N’hésitez pas à nous joindre par courriel si vous êtes intéressés pour participer à un tel groupe.
Si vous étiez à la soirée débat du jeudi 8 avril ou si vous souhaitez enrichir le débat, faites nous part de vos commentaires en utilisant la ligne de Commentaires en fin de message.
