mercredi 27 juillet 2011

Les tribulations de Gérard en Avignon : la suite!


« André le magnifique » à 12 heures au théâtre de « l’Etincelle »:
La compagnie « Passage à l’acte » et « Aurore » présentent cette pièce écrite par Denis Podalydès et quelques complices. Le propos est théâtral puisque Monsieur le maire veut sauver la salle de spectacle de sa commune, aussi il a écrit le texte d’une pièce dont les rôles seront distribués à sa femme, à un employé municipal, au jardinier qui remplira le rôle de souffleur et le principal rôle sera tenu par un acteur professionnel. L’enthousiasme est général, mais très vite les choses se gâtent entre professionnel et amateurs. Cette pièce très drôle est servie par une interprétation remarquable. Quand à la troupe son éloge n’est plus à faire puisque depuis une dizaine d’année elle se produit au festival avec des œuvres de tout genre et de tout style. Voici qui est prometteur d’un succès mérité.

« Clémentine tient salon » à 14 heures au théâtre « l’Art en scène » :
Clémentine, chanteuse mutine, émouvante, délicieuse voire insupportable est accompagnée au piano par Daniel Glet, elle parle de bonnes manières ou les chante. Anne Sylvestre, Vincent Roca, François Morel, Bernard Joyet et bien d’autres sont les auteurs des chansons interprétées. Tout en finesse ce programme est linguistique, tantôt persifleur mais toujours romantique. Un agréable moment passée et Clémentine n’est pas une totale inconnue des Choisyens puisqu’elle a déjà assuré, très agréablement, la partie récréative de l’assemblée générale des « Amis de la Cité ».

« Redis le me » à 12heures 10 au « théâtre de l’Oulle » :
La Comédie Framboise rend hommage à la candeur poétique de Bourvil et à la nature colorée de Fernandel. La formation musicale composée d’un piano, d’une contrebasse ou d’une guitare et d’un saxophone, nous entrainent dans des chorégraphies quelque peu déjantées ou fantaisie et truculence cohabitent en permanence. Une mise en scène efficace permet à ces 12 comédiens chanteurs ou chanteuses de nous faire passer un agréable moment ou l’humour de « Félicie » côtoie « La tendresse ». Voici une heure et dix minutes de music hall bien agréable ou le rire voisine avec l’émotion.

« On ne paie pas, on ne paie pas ! » à 14 heures 15 au théâtre « L’Esperluette » :
Cette pièce de Dario Fo se veut une satyre pittoresque et acerbe de notre monde industriel, les prix ne cessent d’augmenter… Une centaine de femmes se révoltent contre ces prix qui flambent et décident de ne payer que le prix qu’elles ont décidé… Un drame social, à la limite du grinçant et du burlesque. Le propos est juste et bien vu mais « la Compagnie des Affamés » aurait dû traiter le sujet en une heure au lieu de l’heure cinquante cinq actuellement. Cela aurait donné un peu plus de rythme à cette œuvre qui le mériterait volontiers. A noter qu’une autre présentation la proposait en une heure et vingt minutes… Mais nous n’y avons pas assisté.

« En marge du cahier » à 15heures 45 au théâtre « Au bout là-bas » :
Un texte de Patrick Chamoiseau, nous sommes en Martinique en 1960, ce maître est rigide et le créole ne lui plait pas. La compagnie Car’Avan met un coup de projecteur sur cette période en laissant effleurer l’émotion entre l’instituteur et les élèves. Jean l’Océan, Martiniquais, interprète avec justesse cet enseignant sévère mais juste avec, par moments, des mots créoles bien adaptés.

« La nuit des dupes » à 15 heures 45 au théâtre «  de l’Etincelle » :
La compagnie des Amis de Monsieur, sont des habitués du festival, ils ont déjà présenté, entre autres, « la nuit des reines » « par l’opération du Saint Esprit », mais cette fois, avec ce texte écrit par Michel Heim l’histoire de la France en prend encore un coup… Louis XIII n’a pas d’héritier et n’honore plus Anne d’Autriche. Marie de Médicis, sa mère, compte bien en profiter pour le faire abdiquer. C’est sans compter sur Richelieu qui intrigue et Buckingham. D’Artagnan est présent mais que vient-il faire ? Alexandre Dumas n’aurait pas osé… Voici une pièce hilarante, bien écrite et surtout bien interprétée. Un spectacle à suivre pour qui aime rire sans retenue.

« L’orée du monde » à 16 heures au « Laurette théâtre » :

Karine Albernhe a adapté ce texte de France Gros et l’interprète. Ce spectacle a été primé au cours Florent en juin 2010 comme meilleur travail de fin d’études. Raymonde âgée de 88 ans est placée par son fils dans une maison de retraite, agrégée de mathématiques, c’est une femme espiègle, tendre et cultivée. Nous la verrons progressivement décliner avec le temps et la présence d’autres plus atteintes. Avec un jeu d’une grande justesse le spectateur oscille entre rire, émotion, poésie et tristesse. Une prise de conscience sur la vieillesse, soutenue par une remarquable interprète.

« Gaston Couté par les mauvais senquiers » à 16 heures 45 au théâtre de « Isle 80 » :

Pas la peine de présenter ce poète de la terre, révolté, malgré que l’on n’en parle pas assez à mon avis… Quatre interprètes, deux femmes et deux hommes nous narrent des textes très peu connus de cet auteur. L’accent du terroir est omniprésent et ajoute encore plus d’esprit à ces textes datant du 19ème siècle relatant les problèmes de ces paysans. Un très agréable moment avec cet auteur et ces comédiens.

« Brulez tout ! » à 18 heures 05 au théâtre de « La Luna » :
Pierrette Dupoyet qu’il n’est pas besoin de présenter, pour ceux qui ont déjà lu mes billets, présente ici sa création 2011. Un propos qui n’est pas anodin pour qui connait l’artiste, en effet elle attaque un pouvoir totalitaire qui, pour asservir son peuple, l’empêche de lire, donc de rêver et même de penser. Tout ce qui touche à la culture doit être brulé. Tel est le mot d’ordre qu’il faut respecter sous peine de risquer la mort. Comme à son habitude elle nous entraîne seule en scène, dans une spirale où il ne sera possible de sauver la culture que par l’éducation de l’enfance… Un spectacle à ne pas manquer dès qu’il sera présenté à Paris ou en région parisienne. Je ne manquerais pas d’en avertir l’ATC.


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