Médée, vous y étiez?

Samedi soir, au théâtre Paul Eluard de Choisy le Roi, se jouait la tragédie d'Euripide, Médée.

A vrai dire, au moment de prendre un abonnement, je ne m'étais pas ruée sur ce spectacle. Une tragédie grecque en novembre : l'histoire d'une femme qui après avoir trahi les siens et tué son frère par amour, tue ses enfants par vengance : peut-être pas le meilleur moyen de lutter contre la dépression saisonnière...

Et puis, il y a quinze jours, le théâtre et la médiathèque nous ont invités à une petite forme, Médée dans tous ses états, en avant-goût de cette soirée.

Nine de Montal m'avait fascinée par sa facilité à nous faire entrer dans le mythe et à nous rendre Médée si proche.

C'est donc avec une certaine impatience que j'attendais la représentation sur scène.

Quand nous entrons dans la salle, les musiciens sont déjà installés et ont commencé à jouer : un batteur, un bassiste, une violoniste. Derrière eux un écran géant occupe toute l'arrière scène, et en transparence, on devine un décor avec un escalier. pendant toute l'installation du public la musique ne cesse d'augmenter en intensité installant d'emblée une tension presque insoutenable.

Des images vidéo sont projetées sur l'écran : Médée, Jason et leurs enfants au temps du bonheur. Les lumières s'éteignent, la musique et les images s'arrêtent. La nourrice entre sur scène et nous amène au point de commencement de la tragédie : Médée, répudiée par Jason, perd la raison. Pendant toute la pièce, la nourrice et le choeur dialoguent avec le public. La musique accompagnent en permanence les acteurs, recréant l'ambiance originelle de la tragédie grecque dont aujourd'hui seuls subsistent les parties écrites.

La nouvelle traduction de Florence Dupont offre à la tragédie une langue moderne qui nous permet d'être en prise directe avec les dialogues.

Une excellente soirée donc, deux heures passées si vite. La qualité de l'écoute dans une salle archi-comble avec beaucoup d'adolescents indique sûrement que ce fut un moment fort pour nombre de spectateurs.

Mon  regret restera peut-être de n'avoir pas vu Nine de Montal aller au bout de "ses états de Médée" puisque dans la pièce c'est Catherine Germain qui interprète la magicienne.

Merci à Joëlle et à sa fille Camille, 16 ans, de partager à leur tour leurs impressions sur la pièce.

Nous avons aimé, les décors modernes, les musiciens sur scène, qui donnaient une réelle dynamique à l'histoire, le ton parfois humoristique utilisé par les acteurs, qui rendaient ainsi la tragédie plus accessible! Spectacle à voir même par des ados qui ressentent cette tragédie d'une manière "autre" qu'une maman ou un adulte.

 

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